— LE CONCASSEUR ET L’ANTITHÈSE
« Le concasseur » est un espace ouvert qui se trouve dans la commune de Tréguennec située dans le sud Finistère entre la pointe de la Torche et la baie d’Audierne. C’est un lieu dont l’histoire est liée à la seconde guerre mondiale. Lieu de discorde durant cette période, les bretons du pays bigoudens travaillaient pour les occupants dans cette ancienne usine de concassage de galets.
Ce site a, en effet, été réalisé par les occupants allemands, il reflète ce que l’homme est capable de modifier dans son paysage pour asseoir son emprise sur un territoire. Une sorte de violence faite au paysage, à l’image des nombreux blockhaus présents le long du littoral français.
Cet espace bâti au cœur du paysage témoigne de plusieurs terrains contradictoires :
≈∙◊∙≈ l’antithèse temporelle :
Histoire d’un lieu, d’une ruine laissée telle quelle car elle ne se traduit pas comme un lieu de mémoire. Par contre, elle se distingue par son apparence brutale, statique, géométrique, aux allures sur certaines vues de temple.

           [ MÉMOIRES ]
Comment ma pratique se nourrit-elle de la mémoire et de l’oubli ? Comment la mémoire oublie-t-elle pour inventer un récit réel ou fictif ? Mémoire à trous, mémoire en chantier, qu’il est toujours possible de construire. J’utilise la matière brute comme une écriture. Écrire à même la matière, un moment, des instants, une poésie, des proses, des mots projetés sur le mur : exprimés. (fig.2) Il y a une réflexion engagée autour de l’équilibre du monde, de la vie et de l’existence. Le passé, le présent et de le devenir se mélangent pour créer de nouvelles narrations. Entre passé, présent et futur, des instants s’opposent, s’articulent pour former une dialectique visuelle. Un peu à l’image de la jetée de Chris Marker, j’ai voulu donner à voir des cadrages qui traduisent cette notion de temporalité flottante.
≈∙◊∙≈ l’antithèse au paysage, à l’environnement : 
L’extraction côtière participe à la destruction du paysage et des barrières naturelles provoquant une dissociation entre le naturel de la dune et la transformation du sable en béton.
- construction utopique du mur de l’Atlantique -
Je souhaite créer un nouveau langage, celui qui questionne son essence. Quel est le langage partagé entre l’Homme et son environnement. Quelle trace, laisse t’il derrière lui et dans la nature ?
Des images à la fragilité singulière se dégagent de cette recherche, elles baignent dans une atmosphère épurée, silencieuse. On plonge dans un univers à la frontière entre la fiction et la réalité, dans un dialogue entre le paysage et l’architecture.
≈∙◊∙≈ l’antithèse formelle :
Un cadrage sur l’espace qui donne à voir des fractures, des différences de matérialités liées aux surfaces, aux passages du temps et à l’abandon d’un site. La brutalité d’une matière qui contraste avec son environnement. Sous le prisme du contraste entre le paysage et la ruine, j’ai voulu traduire, exprimer ma vision de l’antithèse à travers ce lieu devenu intemporel et stagnant. Passage multiple du temps, mais toujours figé dans une sorte d’incertitude palpable.
Mes images relatent donc de cette dualité mettant ainsi en tension des contradictions, des nouveaux langages qui se font face et se confrontent.

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